A Cherbourg, la maison d'arrêt est située en plein coeur de la ville. Elle est mitoyenne du Tribunal, elle voisine avec le Centre Culturel, la bibliothèque, le théâtre et a pour vis-à-vis, deux immeubles HLM. Exposée aux regards pour ce qui est de l'édifice et complètement opaque dans son fonctionnement, la prison est une enclave d'invisibilité dans le territoire urbain. Tourné par moitié dans la prison et à l'extérieur, le film s'interroge sur ce que chacun de ces deux univers perçoivent l'un de l'autre. Comment la ville perçoit-elle la prison en son centre et comment la ville pénètre-t-elle à l'intérieur de la prison ? Dans la détention, une seule fenêtre offre une vue sur lextérieur. La multitude des regards posés sur la prison tranche avec cet unique point de vue des prisonniers sur l'extérieur. Chaque personnage fait part dune expérience ponctuelle liée à sa situation par rapport au mur d'enceinte : à l'intérieur ou à lextérieur. Ces liens créés par les images font ressentir la cruelle pénurie de relations réelles et créent un dialogue fictif entre des personnes qui n'auraient jamais été amenées à se rencontrer...