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L'auteur rend hommage, à travers des textes poétiques parfois très émouvants, aux cinq marins disparus en mer à bord du Bugaled Breizh le 15 janvier 2004 et dont le souvenir reste vif dans nos mémoires. L'ouvrage est construit en quatre parties, chacune étant illustrée par une reproduction d'une œuvre de Veig réalisée à l'encre. L'ensemble évoque la mer, rend hommage aux cinq hommes qui nous ont quitté, il évoque aussi le naufrage puis le retour à terre.

«La poésie est ma respiration» aimait répéter émilienne Kerhoas, et elle ajoutait aussitôt : «c'est une question de survie». Près d'un siècle après sa naissance, il manquait à cette personnalité splendide et singulière, mais discrète dans le paysage des lettres bretonnes, un ouvrage retraçant son parcours. Et mieux qu'une biographie académique, l'écrivain Alain-Gabriel Monot et la photographe Aïcha Dupoy de Guitard proposent ici un dialogue sur les hauts lieux de son itinérance. Ou plutôt, une fugue à trois voix, tant les poèmes d'émilienne apportent à ce fécond dialogue, leur rythme et leur souffle, de telle sorte que l'œuvre nous soit restituée dans son altérité dynamique. Mais quel est le point de départ de ce livre ? Alain-Gabriel Monot contacte à l'été 2021 la photographe Aïcha Dupoy de Guitard et lui demande de collaborer à son projet qui est de mettre en lumière l'oeuvre d'émilienne Kerhoas, disparue en 2018. Elle accepte la gageure qui consiste à s'immerger dans les lieux où la poète, qui fut institutrice dans sa vie active, a vécu. Elle passera ainsi des jours et des nuits à capter des images, des couleurs, des formes ou encore des impressions dans ce Finistère Nord qui va des Monts d'Arrée aux méandres de l'Aulne maritime, située au fond de la rade de Brest. Ce livre est aussi le prélude à la publication de l' "êuvre poétique" complète d'émilienne Kerhoas - en 2024 - par les éditions Calligrammes.

"Je vous souhaite d'être follement aimée", écrivait André Breton. Dans ce recueil de poèmes qui constituent autant de microfictions incandescentes, publiées au fil des années sur Instagram, Nicolas Mathieu dessine les visages de cet amour fou et donne à voir un monde de coïncidences, d'analogies et de banalités transformées en trésors : les villes entrevues, la mer, les rencontres et les commencements, le désespoir et les joies, le bonheur intenable, les saisons, les matins au lit et les dîners avortés, les gueules de bois, l'attente, la désertion, l'enfance et la fin qui viendra. Chaque page raconte nos détresses et nos émerveillements, l'épreuve des corps, l'amour pour un père, une femme, un enfant : les fragments de ce monde qui résiste encore à l'absence et à l'oubli.